« L’appareil photo ne fait pas de miracle et le bouton « chef-d’œuvre » n’existe pas »
Lors d’un entretien plein d’humour et sincère, Irina Tisserand nous raconte ses débuts en photographie culinaire et partage quelques conseils pour bien débuter dans ce domaine.
Découvrez son univers sur son compte Instagram @irina_kitchenstories
Est-ce que tu pourrais te présenter et nous dire ce que tu fais ?
Tout d’abord merci pour cette invitation, Paula ! C’est un plaisir pour moi d’être ton invitée. Je suis une photographe et styliste culinaire lyonnaise. En plus, je réalise des portraits de famille et d’enfants.
Mon histoire est faite des voyages : lyonnaise d’adoption, j’ai des origines coréennes et je suis née en Russie.
J’ai un baccalauréat en arts plastiques et par la suite j’ai fait des études d’économie en Russie et puis en France à Grenoble.
J’ai quitté Saint-Pétersbourg, il y a 11 ans pour venir en France et finir mes études. J’ai vécu dans plusieurs endroits depuis : Grenoble, puis un passage en Auvergne, et finalement Lyon. Mon cœur appartient à Lyon décidemment ! Et à la photographie.
J’ai beaucoup appris en ligne et en compagnie d’excellents photographes qui m’ont appris énormément de choses, y-compris à croire en moi.
Pour la rentrée prochaine, je prépare quelques nouveaux projets avec mon binôme en photographie culinaire.
Comment as-tu commencé à faire de la photographie culinaire ?
Il y a quelques années, j’ai dû déménager en Auvergne pour poursuivre mon mari dans son nouvel job.
Je suis habituée aux grandes villes, aux bruits, à l’agitation. En Auvergne, il n’y avait rien de tout ça et je m’étouffais. J’étais mal.
C’est dans ces moments, que je me suis dédiée à la photographie culinaire. J’ai repris ma caméra en mains. D’ailleurs, à l’époque, je n’étais pas très douée en cuisine, mais j’ai beaucoup appris depuis.
J’ai commencé à me former en autodidacte à la photographie culinaire.
J’ai beaucoup appris via des tutos en ligne et en me formant en compagnie d’excellents photographes qui m’ont appris énormément de choses, y-compris à croire en moi.
Si tu en as, raconte-nous une anecdote d’un de tes shootings
Ohh ! Une fois j’ai mal lu le brief et j’étais obligée de refaire absolument tout. Mais bon, ce n’était pas très marrant sur le coup …
Sinon, je suis plutôt bien organisée donc je n’ai pas beaucoup d’imprévus durant les shootings.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui débute dans la photo ?
Je pense que si la photographie est un domaine qui vous passionne vraiment, la meilleure façon d’apprendre c’est simplement la pratique, apprendre chaque jour pour s’améliorer et ne jamais baisser les bras.
Et surtout, ne vous comparez pas aux autres.
D’ailleurs, pas besoin d’une superbe caméra et des objectifs hors de prix pour débuter.
L’appareil seul ne fait pas de miracle et le bouton « chef-de-œuvre » n’existe pas.
Investissez d’abord dans la formation, dans les bases, l’apprentissage. Et seulement après dans tout ce qui va avec, que ce soit équipement ou stylisme.
Et j’insiste, c’est important de pratiquer, de manière quotidienne si possible.
credit : irina tisserand
Comment tu planifies tes shootings ?
Pour les shootings, je commence par travailler sur la recette et les ingrédients, puis je constitue un moodboard et par la suite je réfléchis au stylisme qui va avec.
Tout à la fin, je fais les courses pour le shooting. C’est à peu près comme ça en général !
Quelles astuces utilises-tu pour éviter le gaspillage lors d’un shooting food ?
Je suis anti-gaspillage et quand je vois combien de déchets on fait en une journée, ça me chagrine énormément.
Donc j’essaie toujours de recycler les produits restants d’un shooting. Par exemple, certains ingrédients je les réutilise pour d’autres plats. S’il y a des quantités importantes, je les donne autour de moi. J’essaye de jeter le moins possible.
Comment tu abordes le côté business /collaboration marques ? Avec quels types de clients as-tu déjà travaillé ?
Côté business, je préfère collaborer avec des marques responsables et biologiques, respectueuses de la nature et du bien-être animal … ainsi que de mon travail :)
Je collabore avec des marques que je choisis et je n’accepte pas toute collaboration rémunérée qui m’est proposée.
Pour ceux qui se lancent, je conseille de ne pas baisser les prix pour attirer plus de clients. Et de toujours aborder la question des droits d’auteur avec les clients! Parfois, il faut faire de la pédagogie.
Quelles sont les projets que tu aimes le plus ?
Sincèrement, j’aime les projets ayant un deadline un peu plus flexible car parfois c’est difficile de rester créatif sur des délais trop courts (rires).
Et enfin, quel est ton plat préféré de la cuisine française ? Est-ce qu’il ferait un bon sujet de shooting ?
Je suis fan de la cuisine française bistronomique et gastronomique. Mon plat fétiche c’est la tartiflette ! C’est un plat que je fais même en Mai, quand il fait chaud dehors.
Côté shooting, je trouve qu’il ferait un bon sujet de shooting d’hiver !
Imaginons une cocotte céramique, un peu d’ingrédients sur la table, un beau torchon et 2-3 assiettes sur une jolie table en bois. Avec un bon verre de vin, ça créé une ambiance maison tellement française et traditionnelle.
La cuisine française c’est la meilleure !
Merci Irina !
Merci et bonne chance à vous pour ce challenge!